À la découverte du bolet amer : comment distinguer ce champignon des faux cèpes ?

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Avec ces multiples appellations : tylopilus felleus, chicotin, faux cèpe ou encore bolet de fiel, le bolet amer de son vrai nom est une espèce qui présente des caractéristiques très similaires au cèpe de Bordeaux. Vous avez certainement envie de pouvoir différencier les deux, mais à première vue, ce n’est pas si simple tant ils sont identiques.

Bolet amer dans une forêt

Au sein de la richesse fongique que nos forêts proposent, le bolet tient une place particulière pour les amateurs de cueillette. Cependant, l’un d’eux, le bolet amer, bien qu’il ressemble aux appréciés cèpes, n’est pas comestible en raison de son goût désagréable. Identifié incorrectement, il peut transformer une agréable cueillette en une déception gastronomique. De part ses caractéristiques, les confusions sont nombreuses mais ci-dessous, vous allez mieux comprendre comment identifier les variétés.

Comment parvenir à identifier le bolet amer ?

  • Son apparence physique (couleur et chapeau) ;
  • sa chair ;
  • son pied ;
  • son odeur et habitat.

L’apparence extérieure : indices visuels du bolet amer

Pour distinguer le bolet amer, commençons par observer ses caractéristiques physiques les plus frappantes. Le chapeau du bolet amer est généralement mat et peut présenter une palette de couleurs allant du brun au cuivre, souvent avec un aspect légèrement velouté. Ajouter à cela, la tige mesure environ 10 centimètres de diamètre et présente une sorte de chapeau arrondi sur le dessus. Un élément notable est sa cuticule qui se détache facilement, une particularité partagée avec certains autres bolets non amers. Ce trait nécessite donc une inspection plus minutieuse pour éviter toute confusion.

Les tubes et pores : un réseau complexe sous le chapeau

Sous le chapeau, les organes reproducteurs nommés tubes offrent des informations précieuses. Chez le chicotin, lorsque vous pressez doucement ces tubes, ils tendent vers des tons bleuâtres sans l’intensification rapide que montrent certaines autres espèces de bolets. Presser légèrement les tubes et observer la réaction est un moyen simple mais efficace de reconnaissance, surtout sur le terrain où les outils sont limités. Enfin, le bolet comestible n’a jamais de pores roses comme cela est remarquable chez la plante amère.

Le pied et la chair : textures et consistances révélatrices

La structure du pied offre également des indices significatifs pour identifier le bolet amer. Souvent robuste, il se rétrécit à mesure qu’on se rapproche de la base et affiche un réseau clair de reliefs marbrés, contrairement à la surface plus uniforme de certains cèpes. Quant à la chair, elle a tendance à brunir ou rosir lorsqu’elle est exposée à l’air, un comportement peu commun chez les cèpes véritables. Ce test simple d’exposition aide grandement à éviter des erreurs d’identification.

Il existe plusieurs autres types de bolets qui peuvent prêter à confusion, notamment le bolet bai et le bolet blafard, tous deux comestibles mais moins estimés culinairement que les cèpes. La reconnaissance de leurs spécificités comme la teinte des tubes après pression, ou leur réaction au toucher, devrait faire partie intégrante de votre arsenal de mycologue amateur. Se familiariser avec ces différences assure non seulement la sécurité mais enrichit également l’expérience de cueillette.

Odeur et habitat

L’odeur est un critère fréquemment sous-estimé dans la distinction des champignons. Le bolet amer émet une fragrance assez neutre comparée à la richesse aromatique des vrais cèpes, qui souvent rappelle les sous-bois humides et la noisette. De plus, connaître l’habitat préféré du bolet amer peut orienter la recherche : celui-ci se plaît généralement sous les conifères, alors que les cèpes optent majoritairement pour les forêts de feuillus. Ces détails écologiques, quoique subtils, s’avèrent parfois cruciaux pour toute identification fiable.

Pourquoi le bolet de fiel présente une amertume ?

L’intense amertume du « boler amer » provient d’un composé chimique appelé amarogentine. Des études ont révélé que ce composé figure parmi les substances les plus amères au monde.

Pour illustrer, l’amarogentine possède un indice d’amertume d’environ 58 000 000, tandis que celui de la quinine est seulement de 200 000, ce qui en fait une substance extraordinairement amère. L’amarogentine est donc considérée comme toxique. Cependant, à des doses faibles, elle n’a aucun impact négatif sur la santé humaine.

Vous l’aurez compris, pour répondre à la question complémentaire : est-ce que bolet amer est comestible, la réponse est non. En effet, même en faible quantité, la présence d’amarogentine dans le faux cèpe prouve que ce champignon n’est pas comestible (en plus de ne pas être de bon goût). En consommant de grandes quantités, divers effets néfastes peuvent apparaître.

Tandis que nous explorons ces forêts à la recherche de bolets, rappelons-nous de pratiquer la cueillette de manière responsable. Utiliser un panier au lieu d’un sac plastique favorise la dispersion des spores. De plus, couper le champignon à sa base plutôt que de le arracher permet de préserver les mycéliums essentiels à la repousse des champignons. Ces gestes simples contribuent à la pérennité de nos précieuses ressources fongiques.